Pourquoi doit on assumer notre côté superficiel ?

Etre superficiel c'est être profond
Nous avons tout ce qu’il nous faut pour être heureux. Jamais, dans toute l’histoire de l’humanité, on a bénéficié d’un tel paradis de biens de consommation offerts tous les jours dans les étalages colorés des grands magasins…

Il faut reconnaître que nous n’avons en rien mérité de tels privilèges. Les hommes, dans les années 1940 et 1950, peinaient misérablement dans des usines ou bien, avec des outils rudimentaires, cultivaient la terre et pêchaient en mer. Les femmes, elles, sacrifiaient leur vie à nourrir une famille trop nombreuse avec presque rien. Quant à leurs parents, ils étaient morts à quarante ans.

Et pourtant, ce confort n’a rien de rassurant, car il s’accompagne d’une frénésie de consommation qui nous éloigne fatalement et dramatiquement des valeurs fondamentales.

Nous sommes de plus en plus démunis devant de vieux problèmes que nous pensions avoir résolus depuis longtemps: jeunes, l’avenir nous inquiète; adultes, le travail nous obsède et, plus tard, la santé nous préoccupe au point que nous nous gavons de médicaments pour dormir.

Pris dans un tourbillon de transformations à tous les niveaux, de distractions et de loisirs, nous sommes bien obligés d’avouer que, comme les Anciens, nous avons peur de la souffrance, de la solitude, et que le spectre de la mort nous hante tout autant qu’autrefois.

Nous cherchons à nous rassurer, à vivre pleinement notre vie sans pour autant devenir des esclaves de l’argent ou de la vie trépidante et aliénante de la consommation pour la consommation.

Aujourd’hui, chacun de nous doit faire face aux mêmes questions fondamentales que celles que devaient se poser les philosophes de l’Antiquité: Qu’est-ce que je fais sur cette terre? Qu’est-ce que j’attends de la vie? Que faire pour être heureux? Qu’est-ce que, moi, je veux exactement? Est-ce accumuler des biens? Être reconnu dans la société, admiré, adulé? Consacrer ma vie à ma petite famille?

Développer, en dépit d’un matérialisme de plus en plus envahissant, une vie intérieure profonde? M’amuser, jouir de cette vie si brève? Aimer? …

[…] Il ne fait pas de doute que la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui est beaucoup plus superficielle que celle d’antan. D’ailleurs, le mot «superficiel» est sur toutes les lèvres. C’est la promotion de la consommation glorieuse, la glorification de l’argent, la sacralisation de la beauté éphémère qui accompagnent désormais un être humain perplexe qui se demande quel avenir il réserve à ses enfants.
Cette inquiétude, alimentée par un pessimisme ambiant quasi généralisé, suscite une intéressante réflexion sur nos valeurs traditionnelles […]

Extrait  de l’introduction du livre :  Être superficiel c’est être profond  de Marcel Maltais

Télécharger : Être superficiel c’est être profond ( en PDF)

Auteur : Bechir Houman

Humaniste

2 réflexions sur « Pourquoi doit on assumer notre côté superficiel ? »

  1. Merci, Bati pour tes précieuses lectures et surtout pour les liens. J’ai parcouru ce livre, que je lirai volontiers…
    Un autre extrait : « On aura vu le paradoxe: si les deux notions, superficialité/ profondeur, sont inséparables, qu’elles forment un couple, il ne peut être question d’en déprécier une; ce serait déprécier l’autre. Plus on réfléchit, plus on se rend compte que la profondeur est renforcée par la superficialité et que, par conséquent, celle-ci a une immense part de responsabilité dans la prise de décision de la profondeur. Ainsi, l’une ne peut porter toute la responsabilité et ni l’une ni l’autre ne peut essayer de se disculper. C’est ainsi que la profondeur, nourrie par la surface, réfléchit et alimente à son tour celle-ci qui en fait autant. »

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